• Le petit homme... 2

    Jour numéro 2...

        La station est dans une orbite stable, elle survole lentement la Terre comme à son habitude. Aucun voyant rouge n'est allumé. Tout va bien. C'est parti pour une nouvelle journée de travail. D'ailleurs, il semble que je n'ai pas détaillé ce que je fais ici. Rien d'extraordinaire ; je suis un archiviste. J'observe les données envoyées des sondes ou des vaisseaux, puis je les classe. Des éruptions solaires, des supernovæ, des pulsars, des astéroïdes... Tout ce qui se trouve dans la zone spatiale doit être répertorié. Cela permet d'avoir moins de problèmes de circulation en quelque sorte. C'est aussi un travail d'historien ! C'est ce que disaient mes employeurs... Mais c'est en réalité bien moins prestigieux.
        Ne t'en fais pas. Je ne me berçais d'aucune illusion en venant ici. Je savais qu'être enfermé dans une petite station spatiale n'allait pas être passionnant. Je fais mon boulot et c'est ce qui compte. Vois-tu, personne ne me dit ce que je dois faire, j'avance à mon rythme, je prends mon temps. C'est un plaisir que peu de gens connaissent. Je me lève, je bois un verre de lait, je tape sur mon clavier, je mange, je me couche. Dit comme de cette manière, ça ressemble au quotidien de beaucoup de personnes, qui elles ne sont pas dans l'espace. Quand je disais que cela ne méritait pas tant d'éloge, la vie dans les étoiles.
        En plus, les étoiles, je ne les aperçois même pas de mon hublot ; elles sont lointaines, comme lorsque je regardais la voute céleste de ma petite maison de campagne. Bien évidemment, sur mon moniteur, certaines images que je reçois des télescopes aux confins de l'univers me surprennent. Des explosions de couleurs et des bizarreries inexplicables ! Il m'arrive même de penser que j'aimerais voir ça de mes propres yeux, que les hommes qui se trouvent là-bas ont beaucoup de chance. Mais finalement, je me dis que ces bizarreries sont trop étranges pour être sans danger... Ces astronautes n'ont pas toute la vie devant eux. Je préfère ma petite station et sa douce fraîcheur de printemps. Enfin, sa douce fraîcheur... Quelque chose doit être en train d'agoniser dans mon réfrigérateur.

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